Publié le Vendredi 27 Juin 2025 à 21h18 – Mis à jour à 21h30
OTTAWA – Après un mois de Juin caractérisé par une alternance marquée entre fortes chaleurs et averses répétées, les premières tendances pour Juillet 2025 dessinent un mois au comportement instable au Québec, rappelant par moments le scénario extrême de 2024.
Une mémoire encore vive : les inondations de juillet 2024
Le 10 juillet 2024, Montréal avait été frappée de plein fouet par un déluge de 79,2 mm de pluie en 24 heures, provoquant des inondations importantes, des fermetures de routes et une saturation du réseau de drainage urbain. À l’époque, il s’agissait des restes de l’ouragan Beryl, remontés depuis le golfe du Mexique, qui avaient arrosé intensément le sud du Québec.
Selon le météorologue Patrick Duplessis, « La possibilité d’un événement similaire en juillet 2025 n’est pas nulle, mais elle reste modérée ». Tout dépendra de l’évolution des systèmes tropicaux et de leur trajectoire. Or, statistiquement, il est peu fréquent que de tels résidus touchent le Québec en juillet.
Un mois de juin humide… et juillet dans la continuité
« Il est toujours difficile d’anticiper les précipitations estivales à long terme, car elles dépendent en grande partie de la fréquence et de l’intensité des orages », rappelle Patrick Duplessis. Cela dit, les modèles actuels laissent entrevoir une persistance des conditions humides observées en juin.
À l’échelle du continent, une configuration atmosphérique bien distincte se dessine : un dôme de chaleur installé à l’ouest, accompagné d’une instabilité persistante à l’est, incluant le Québec. Ce contraste thermique favorise l’émergence de systèmes orageux fréquents dans l’est de l’Amérique du Nord.
Dans ce contexte, l’ouest canadien devrait rester plus sec, tandis que la Belle Province se trouvera souvent sous l’influence de masses d’air humides et instables, avec à la clé, des averses régulières.
Des moyennes qui risquent d’être dépassées dans plusieurs régions
En temps normal, le sud du Québec reçoit environ 100 mm de pluie au cours de juillet, une quantité qui augmente en remontant vers le nord et l’est. Cette année, plusieurs zones pourraient excéder ces normales saisonnières.
De la Baie-James à la Gaspésie, en passant par le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, une activité orageuse fréquente est anticipée. Ces régions se situent dans ce que les spécialistes appellent désormais la « ceinture de feu », un couloir d’instabilité qui borde le dôme de chaleur occidental.
« Lorsque le sud sera plongé dans la chaleur et l’humidité, c’est le nord qui héritera des orages », prévient Duplessis. Il ne serait donc pas surprenant de voir certaines localités franchir la barre des 120 ou même 150 mm de pluie.
Un mois de juillet typique, c’est un mois d’orages
Qu’on se le dise : juillet est traditionnellement le mois le plus orageux au Québec. En moyenne, des éclairs sont détectés 27 jours sur 31. En 2025, ce nombre devrait être atteint, voire dépassé, compte tenu de l’humidité ambiante élevée et d’un niveau d’instabilité favorable.
Cela signifie que, même si aucun système tropical majeur ne devait remonter jusqu’à Montréal ou Québec, le risque d’épisodes pluvieux intenses et localisés reste bien présent, particulièrement à proximité des rivières et dans les zones à relief.
À surveiller de près dans les prochaines semaines : la trajectoire des systèmes tropicaux, la vigueur du dôme de chaleur de l’ouest, et l’évolution de la ceinture orageuse dans le nord du Québec.